Santé, prévention et risques
Car même si nous n’avons pas le droit et parfois pas le temps de se laisser envahir par nos sentiments sur certaines de nos interventions et prises en charge, il faut bien avouer tout de même que nous restons avant tout des êtres humains et que certaines circonstances, nous touchent plus que d’autres et nous atteignent au plus profond de nous. Rien de plus normal, cela nous arrive chaque jour. Mais ressentir des émotions négatives ne fait pas de bien moralement, ni physiquement.
Mais qu’est ce que cela peut engendrer vis à vis de nous même et dans la suite de nos prises en charge. Une remise en question ? De la peur ? De l’appréhension ? Autant de points importants bien différents de chaque individu.
Crevez l’abcès !
Parler de ses propres sentiments fait du bien. Et cela est vrai qu’il s’agisse de parler à une personne de votre entourage, votre binôme, votre concubin(e) voire même votre famille si vous estimez qu’ils puissent avoir une oreille attentive.
La première chose à laquelle vous devez faire face est d’en parler, mais attention..
On pourrait penser que le fait de parler de ses difficultés aide à trouver des solutions et que c’est plutôt cela qui permet un soutien. Il n’en est rien. Exprimer ses émotions, expliquer en détail ses problèmes, lister ce que l’on fait pour faire face est très bénéfique. Mais parler à quelqu’un pour directement chercher des solutions et se visualiser de manière positive ayant résolu les difficultés, sans passer par la case “expression des émotions”, n’est pas plus bénéfique que de tout garder pour soi.
Autrement dit, tout se passe comme si les émotions négatives formaient une sorte d’abcès en nous. Avant de chercher à cicatriser, il faut le “crever”.
Bien choisir à qui parler

Il arrive que nos interlocuteurs soient plus enclins à ramener à eux-mêmes, à jouer les distributeurs de conseils, de propos négatifs ou dévalorisants que de nous prêter un oreille attentive et il reste parfois peu de place pour s’exprimer. D’où l’intérêt de bien choisir à qui parler. On a beau se ressembler, tous dans le même “bocal”, on ne parle pas toujours le même langage.
Choisir la bonne personne est celle avec laquelle on se sent libre de parler. A partir de ce moment là, vous pourrez vous confier les yeux fermés.
Tout laisser au placard
Le soir à la fin de votre service, refermez votre placard avec toutes les choses négatives de façon à mettre une barrière entre vie professionnelle et familiale.
Le burn out ou l’épuisement professionnel, initialement identifié parmi le personnel soignant, aidant, du secours, peut concerner toutes les professions qui demandent un engagement personnel intense et affectif important.
Les salariés exerçant ces métiers peuvent être concernés par le risque de burn out quand ils en arrivent à ressentir un écart trop important entre leurs attentes, la représentation qu’ils ont de leur métier (portée par des valeurs et des règles) et la réalité du travail. Cette situation, qui les épuise et les vide “émotionnellement”, les conduit à remettre en cause leur investissement initial.
Conclusion
Le secret est-il de se recroqueviller dans une carapace ? Non, je ne pense pas. Notre profession est telle qu’il est nécessaire de faire place à l’empathie, mais pas trop..
Le plus dur étant de réussir à faire la part des choses tout en évaluant au mieux notre affection..
Ambulancier, car c’est un métier rempli d’humanité, il faut donc se protéger.
CHMIL Sébastien