La maltraitance est une réalité, il faut en parler

La maltraitance / définition

Agressions physiques mais aussi psychiques à des personnes qui ne savent pas se défendre.
Elles sont le fait de l’entourage notamment des parents vers leurs enfants, mais aussi en institution : professeurs, éducateurs et aussi soignants. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants, les personnes handicapés et les personnes âgées.

Types de maltraitance

1 – Agressions physiques

Les coups portés sont visibles ou non : du simple hématome à la fracture en passant par les brûlures.

Cas particulier des enfants.

Il s’agit de brutalités ou de défaut de soins.
L’auteur est un des parents ou plus rarement la nourrice.

Rappelons que les soignants sont déliés du secret professionnel et on même obligation de signaler les faits.

  • Syndrome des enfants battus ou syndrome de Silvermann :
    On dépiste sur les radiographies de multiples séquelles de fractures.
  • Enfant secoué :
    Un jeune nourrisson de moins de 6 mois est secoué parce qu’il pleure un peu trop ou pour jouer, il est projeté en l’air. Le cerveau tape contre la boite crânienne. Les dégâts sont importants avec hémorragie cérébrale. Il y a risque de mort ou de lourdes séquelles.
  • Syndrome par procuration dit de Munchhausen :
    Un des 2 parents a un problème psychiatrique grave. Ayant des connaissances médicales, il provoque des lésions ou une maladie chez son enfant ce qui permet de se mettre en valeur.

2 – Agressions sexuelles

Des attouchements ou viol. Il est important que l’ambulancier ne soit jamais seul avec un patient. Car celui-ci peut à tort porter des accusations contre vous. Un simple attouchement de la poitrine est considéré comme un crime, encore plus s’il s’agit d’une mineure.
/!\ Ne jamais être seul avec le patient dans un endroit clos.

3 – Agressions psychologiques

Des propos désobligeants, des humiliations envers des personnes faibles sont rencontrés.
Il peut s’agir aussi d’abus de pouvoir ou de mauvaises relations au travail. Le harcèlement, y compris sexuel est un délit mais encore faut-il le prouver.

4 – Privations

Il s’agit de privations de liberté (séquestration), d’autonomie (argent), d’alimentation, de soins de propreté ou médicaux.

Dépister une maltraitance

Il est rare qu’une victime parle de ses ennuis. C’est par des petits signes que l’ambulancier sera alerté mais le doute est permis et il faut faire acte de prudence.

A qui se confier ?

Lors de la transmission à l’équipe soignante, rien n’empêche d’évoquer vos soupçons. Tout cela reste dans le cadre du secret professionnel. N’oublions pas que le code pénal punit toute personne qui ne dénonce pas un crime ou sévice surtout chez les enfants.

L’article 434-1 du code pénal précise : 

“Le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 
45 000 euros d’amende. “

L’article 434-3 du code pénal précise : 

“Le fait, pour quiconque ayant eu connaissance de privations, de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de quinze ans ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychique ou d’un état de grossesse, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. “

Maltraitance du soignant

Ce phénomène, hélas, se rencontre, principalement en gériatrie, en psychiatrie.
Cette maltraitance peut commencer par la simple négligence, comme manipuler une personne sans précaution, de cogner le brancard contre un mur, de parler fort au patient ou de le tutoyer en l’infantilisant, de l’appeler “mamie/papy”.
La personne âgée est vulnérable et une victime idéale car elle ne se défend pas ou peu. Un respect est nécessaire et des mises au point avec les équipes sont indispensables.

Nous libérons notre propre violence “animale” surtout si nous sommes fatigués, débordés. Le malade est en situation de soumission, de faiblesse, par sa position allongée, par son âge ou sa maladie. Il déclenche en nous des réactions de pouvoir. 

Il faut donc travailler sur son propre comportement. Bien sûr on ne peut pas le faire tout seul. Si un membre d’équipe a ce comportement, il faudra réunir le groupe pour en discuter et tenter de trouver une solution.

La personne nécessite peut-être des soins et une consultation médicale via la médecine du travail est toujours possible.

Le Bureau des Affaires Juridiques

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